vendredi 7 mars 2014

Que d'émotions!

Tous les jours de la semaine dès 9 h 30 - 10 h 00 le matin je peux voir des parachutistes descendre du ciel et ce jusqu'au coucher du soleil.  Une dizaine et même une quinzaine à la fois.  Ils sont installés dans un hôtel tout près d'ici et on peut les voir arriver.

Chacun leur tour, ils atterrissent sur la magnifique plage
C'est tout un spectacle chaque fois

C'était la semaine du 14 au 23 février 2014.  A plusieurs reprises, lors de nos longues marches quotidiennes, j'observe la grande tente SKYDIVEMEX installée sur la plage.  J'hésite, je convoite et j'envie tous ces parachutistes qui la traversent après leur atterrissage pour se rendre sur le gazon de l'hôtel plier leur parachute.  Je trouve leur site sur internet, et j'apprends qu'ils sont installés ici pour la semaine.

La grande tente SKYDIVEMEX qui a attiré mon attention dès le début

Quotidiennement, j'entends l'avion environ 2 fois à l'heure, mais je ne le vois pas souvent.  L'aéroport n'est pas tellement loin - environ 30 minutes d'où nous sommes, mais lorsque l'avion s'approche du complexe après le décollage, on peut l'entendre qui grimpe - il faut cependant scruter le ciel sans nuages; il est difficile de le voir - pas très gros et il monte rapidement.  Et bientôt le bruit du moteur (j'ai découvert plus tard que c'était un monomoteur) disparaît au loin.  Je ne sais pas jusqu'où il se rend mais dans les 10-15 minutes qui suivent, j'aperçois ce qui semblent être des oiseaux tellement ils sont petits et oups! Je découvre ensuite les couleurs des parachutes.  Orange et bleu, rouge et noir, jaune, vert/blanc/rouge, etc. C'est tellement beau d'en voir une quinzaine descendre quelques-uns très rapidement d'autres plus tranquillement - se balançant au gré du vent ou font même ce qui semble être une culbute.



Un voisin Alain ici sur le complexe nous dit qu'après s'être informé, le prix d'un saut en tandem est de 190 $.  On lui a dit que l'avion grimpe aux environs de 14 000 pieds, et après une chute libre d'environ 1 minute les parachutes sont ouverts pour terminer la descente.  OUF!

Hé bien!  Je ne sais pas pourquoi mais je sens que je vais le faire. Tellement je suis fascinée.


Mercredi matin, je me suis rendue à leur point de chute et j'assiste à plusieurs atterrissage en douceur.  Il y a beaucoup de sécurité autour - il y a même un bateau de la garde nationale qui est là toute la journée au cas où il y en aurait un qui raterait la plage, j'imagine.

Ce bateau est ancré devant l'endroit où les parachutistes atterrissent

Après avoir pris quelques photos, je reviens à l'appartement en réfléchissant bien à ce que je suis pour faire.  En fin d'après-midi ce même jour, j'y retourne avec ma carte de crédit et je vois d'autres tandems atterrir.

Ça y est!  C'est pour moi.  Je monte pour signer la décharge et acquitter le coût du saut.  Il y a une promotion pour la semaine.  Je fais faire aussi la vidéo et les photos pour les preuves pour une centaine de dollars de plus!  Rendu là!

Et le pire dans tout ça, c'est que je n'ai aucune crainte.  Inconscience? Témérité? Un brin de folie?



PRISE 1

Je suis enregistrée pour sauter jeudi en fin d'après-midi - au coucher du soleil.  J'ai demandé un instructeur français - bien que je parle très bien l'anglais et que je me débrouille en espagnol, je pense que ce sera plus facile en français.  Dans des occasions comme celle-là, il me semble que c'est plus facile dans notre langue maternelle.

Il faut que je sois là 17 h 30.  Vêtements confortables - pas besoin de vêtements chauds me dit-on - seulement t-shirt et pantalon.  Pas de sandales - on peut y aller pieds nus ou en souliers qui supportent bien les pieds.

J'y suis bien à l'heure, mais il semble qu'il n'y ait aucun photographe disponible.  Déception.  J'étais prête.  Bon on me promet que ça se fera le lendemain, soit vendredi - toujours pour le coucher du soleil.



PRISE 2

Je me présente à 16 h 30.  Cette fois-ci, on me dit qu'il y a trop de gens en attente depuis quelques heures et qu'ils ne sont même pas certains de pouvoir sauter aujourd'hui.  Je suis un peu fâchée - bien que j'ai réservé depuis mercredi après-midi, je ne peux toujours pas sauter. On me dit qu'à partir de maintenant, ils ne feront plus de réservations - trop de monde pas assez d'instructeurs et les gens attendent longtemps. Ulises, le directeur du programme, m'assure que ce sera samedi matin - beaucoup moins de monde et il est certain que je ferai partie du second chargement (c'est comme ça qu'ils disent)!

Quelque part je me dis que le fait d'avoir demandé un instructeur francophone me bloque un peu. Je fais le changement et j'y vais pour l'anglais.




C'EST MAINTENANT

Samedi matin, j'arrive à 9 h 15.  Je vois les premiers parachutistes dans le ciel - magnifique formation - on voit très bien le cercle qu'ils forment avant de se détacher et d'ouvrir les parachutes.  C'est beau et je commence à sentir mon impatience.  Par contre, il n'y a sûrement pas de tandem dans ce premier groupe. 

Dix minutes après mon arrivée, on cherche les participants.  On applique une étiquette avec mon nom et un code sur mon T-shirt.  On me présente ensuite mon instructeur - Jackson.  Un anglophone originaire de Grande-Bretagne qui fait partie de l'équipe.  Il a plus de 19 000 sauts à son actif.  Wow!  Je suis surprise, il a tellement l'air jeune.  On me dira plus tard qu'il a 40 ans.  Pas inquiète la mamie!  C'est certain, on m'a attribué le meilleur!

Il me fait endosser l'attelage qui fera partie de moi pour une couple d'heures - jambe droite, jambe gauche, bras droit, bras gauche.  Ensuite il attache les sangles en avant.  Il refait le tour de chaque membre pour s'assurer que tout est bien en place.

Tout un attelage - avec ça, je suis certaine de rester accrochée à lui
Il me donne un petit cours rapide de comment il faut faire.
Premièrement, dans l'avion, nous serons assis sur un long banc et quand la porte s'ouvrira, on glissera jusqu'à l'ouverture.  Quand nous sauterons de l'avion, tu dois tenir les sangles devant avec les bras repliés, et te tenir accroupie car la porte n'est pas grande, (je dirais à peu près 36-42 po de hauteur).  Après que nous aurons sauté de l'avion (et c'est vraiment sauter, mon opinion) dès que je te touche les bras, tu lâches les sangles, tu étends les bras, tire les épaules vers l'arrière, lève le menton pour que la photographe puisse prendre quelques clichés et te voir le visage, et tu plies les jambes vers l'arrière.  N'oublie pas de respirer par la bouche.  Ensuite il s'assoit sur le banc de parc devant moi pour me montrer qu'à l'atterrissage je dois lever les jambes vers l'avant.  
C'est aussi simple que ça!  D'un autre côté, après avoir vu les photos, je remarque que lui ne garde pas la bouche ouverte.  Respire-t-il?  Pas vraiment évident, laissez-moi vous dire.

Ensuite on me présente Sabi, la photographe qui prend une petite vidéo et fait une courte interview avant le départ.  Pas habituée d'être le centre d'attraction!  Ça fait bizarre d'être filmé.

Sabi la photographe et parachutiste aussi

Aux cinq minutes, on nous informe que le départ pour l'aéroport aura lieu dans 15 minutes, ensuite 10 minutes, après 5 minutes.


Ça y est, Jackson revient ainsi que Sabi et nous partons une quinzaine - quelques tandems (si ma mémoire est bonne trois tandems) pour nous rendre devant l'hôtel où un camion nous attend. Grand camion blanc, sans fenêtre, avec de longs bancs de chaque côté.  Chacun s'assoit où il veut, sur un banc, par terre ou même étendu sur son parachute.  S'attacher?  Pourquoi?


Quelqu'un raconte qu'un jour le chauffeur a dû freiner brusquement et tout le monde s'est retrouvé en avant, cul par dessus tête - heureusement aucun blessé - donc, voyager dans ce camion ce matin sera la chose la plus dangereuse que vous ferez aujourd'hui - dit-il!



Environ trente minutes plus tard - arrivée à l'aéroport au hangar 1.  Un garde ouvre une porte métallique et nous nous retrouvons dans les locaux de SKYDIVEMEX.  On nous avise que notre envolée se fera dans 25 minutos.  Ensuite 10 minutos!  OK c'est le moment du départ.  Jackson prend une sangle de mon attelage et m'amène vers le tarmac avec tous les autres derrière nous.  Pendant ce temps, Sabi prend une vidéo et des photos.

I love you - ce message est pour toi Marie-Eve, ma fille adorée

Une porte grillagée est maintenant ouverte pour nous laisser passer et c'est là que j'aperçois l'avion - je me dirigeais vers le petit jet à côté du monomoteur à 3 hublots et une petite porte - et je m'étonne de le trouver si petit.  Jackson me dit qu'en fait on ne saute jamais d'un jet en riant bien sûr.  Vraiment pas très gros comme avion - et encore une fois je me surprends moi-même à n'avoir aucune inquiétude.  Le pilote démarre le moteur, Jackson ouvre la porte par laquelle nous allons sauter et nous embarquons.  Jackson en premier, je le suis et ensuite Sabi.  Tous les autres à la suite.  Le premier dans l'avion est le dernier à sauter.

Toujours aussi prête-
Nous  nous apprêtons à embarquer
Dans l'avion il y a deux longs bancs de chaque côté - pas de siège en cuir ici non plus!  Avant que je réalise que nous voyagerons le dos au pilote, l'avion a déjà commencé à rouler.  C'est vrai qu'il est préférable d'y aller de cette façon pour sauter.  Je sens que Jackson m'accroche à ses sangles - il n'y a aucune ceinture pour s'attacher au siège non plus!

Le pilote attend l'autorisation de la tour de contrôle.  La porte est fermée et l'avion décolle.  Nous montons, montons, montons jusque 13 500 pi (4 000 mètres).  Environ 15 minutes tout au plus.  C'est une autre belle journée ensoleillée.

Jackson resserre nos sangles le plus possible.  À la fin je me sens vraiment comme sa jumelle siamoise tellement je suis collée à lui.

Cinq minutes avant le saut, comme il est le plus près du pilote, mon instructeur avise les sauteurs qu'il ne reste que 5 minutes.  Et tout le monde commence à se préparer.  Sabi attache ses cheveux, met un bandeau, et attache son casque - c'est sur le casque qu'est installée la caméra.  Je sauterai sans casque et Jackson aussi.

Jackson place des lunettes qui doivent être bien collées sur mon visage pour ne pas bouger bien sûr.  Regarde vers la droite me dit-il et il ajuste l'attache des lunettes, regarde vers la gauche et il ajuste l'autre côté en même temps il s'assure qu'elles sont bien retenues.

Les sauteurs ont un rituel entre eux avant le saut - ils font mine de se donner la main, mais font seulement l'effleurer ensuite ferment le poing et cognent et ensuite thumbs up.  Tout le monde fait la même chose.  Ça ira bien.

La porte est ouverte - il fait plus froid que je le croyais; déjà les premiers sont partis.  Ça va assez vite.  En moins de 1 minute (des secondes tout au plus), nous aurons tous sautés.  Nous glissons tranquillement sur le banc, Jackson, Sabi et moi serons les derniers à sauter.  J'avais aperçu une barre de soutien juste au dessus de la porte.  Juste avant le saut, mon bras droit est automatiquement attiré par cette barre.  Elle est ramenée tout de suite sur la sangle par mon coach.  Il faut que je fasse confiance entièrement à mon instructeur.  Bien comprendre ici que c'est l'abandon total maintenant.  Ce n'est plus le temps d'avoir peur.


En quelques secondes, nous sommes rendus à la porte
 Je vois le vide et la terre - Jackson donne un élan et nous sommes dehors.
Et hop! ça y est nous sautons dans le vide

OUF!  J'ai de la difficulté à respirer, je ressens une immense pression sur l'estomac, Sabi me fait signe d'étendre les bras, de faire des sourires et d'envoyer des bye bye.  Je me rappelle qu'il faut replier les jambes que Jackson entoure avec les siennes.  Je suis vraiment soudée à lui.   La chute libre est d'environ 60-70 secondes.  Ça semble assez long quand vous essayez de respirer par la bouche à 200 km heure et que vous sentez cette pression sur l'estomac.  Ça ne fait pas mal, mais c'est opprimant.  Hâte quand même que cette partie du saut se termine.  J'ai des questions à poser - ça se fera plus tard maintenant!  On ne pense pas à tout.
Oui, oui c'est bien moi

N'est-ce pas que la vue est magnifique?


Bientôt, Jackson ouvre le parachute qui ralentit notre chute.  Pas de choc, ça fait juste du bien de sentir cette pression disparaître.  Il ajuste le parachute.  Je sens aussi que je suis moins serrée à lui.  Je peux maintenant relaxer et observer cette vue magnifique, ne rien entendre.  C'est vraiment le silence.  J'ai toujours rêver d'être un oiseau pour pouvoir voler.

Le parachute s'ouvre tranquillement

On se balance. De gauche à droite.  Il me fait tenir les sangles du parachute - tire à droite et nous glissons vers la droite, tire maintenant à gauche pour glisser vers la gauche.  Belle sensation de voler.  Regarde en bas me dit-il, le parachute noir et rouge, c'est celui de Sabi.  Hey, je suis penchée vers l'avant.  Je suis vraiment surprise de ne pas avoir peur.  Il reprend les rennes!  Nous atterrirons bientôt.  C'est déjà fini - j'aurais bien continué.  Seulement 5-6 minutes - un court moment de bonheur.  Je vois la grande flèche orange installée au sol pour indiquer la direction de l'atterrissage.  

Il faut lever les jambes

Atterrissage parfait sans douleur

Quelques secondes avant d'arriver au sol, il me demande de lever les jambes, et bientôt, je me retrouve assise dans le sable.  Atterrissage en douceur - pas de mal.

Je vois maintenant Sabi qui nous attend au sol - a-t-elle prise la vidéo et des photos - que j'ai hâte de voir.

Bien réussi
Belle équipe
Merci à Sabi pour les photos et à Jackson d'avoir fait en sorte que
ce saut soit une réussite

La voilà cette fameuse vidéo que j'ai attendue, attendue.   Elle est très bien faite - j'aime beaucoup le montage, la musique, etc.




J'aimerais aussi dire un beau merci à Fatima pour son aide à obtenir la vidéo et les photos avant notre retour au Québec et me les avoir livrés en personne un dimanche soir.   Y simplemente me gustaría volver a empezar.  Une équipe professionnelle!

Ce même soir, à un hôtel voisin - un beau feu d'artifice - je le prends pour moi pour fêter ce saut, cette inconscience, cette petite folie de ma part.



Il faut bien que jeunesse se passe!!! L'an dernier, j'avais fait du parachute ascensionnel.  L'an prochain, qu'est-ce que ce sera?

Je réalise que lorsque je prends une décision, il n'y a pas de revenez-y!!!

A chance in a lifetime.  Est-ce que je le referais? - oui n'importe quand avec plus d'infos c'est certain.



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